Tuesday 15 March 2011

Système nerveux autonome

Système nerveux autonome www pharmacologiemedicale blogspot com De nombreuses fonctions de l'organisme (ex. digestion, circu-
lation) sont automatiquement contrôlées par le système nerveux
autonome (et le système endocrine). Le contrôle du système
nerveux autonome fait souvent intervenir des rétro-actions. Il
existe de nombreuses fibres afférentes (sensorielles) qui véhi-
culent l'information vers les centres localisés dans l'hypothala-
mus et la moelle.

Ces centres contrôlent le système nerveux autonome qui comprend
le système sympathique (gauche) et
le système parasympathique (droite). De nombreux organes
sont innervés par les deux systèmes dont les actions sont géné-
ralement opposées. Les stimulations induites par le système
sympathique (gauche) et parasympathique (droite) sur les dif-
férents tissus sont indiquées dans les colonnes internes et les ef-
fets de cette action au niveau des différents organes sont repris
dans les colonnes externes.

Les nerfs sympathiques (gauche, -) quittent la corne latérale
de la moelle épinière thoracique ainsi que des trois premiers ni-
veaux lombaires (TI-L3) et aboutissent dans les ganglions pa-
ravertébraux ou dans les ganglions prévertébraux et les
plexus de la cavité abdominale. Les fibres nerveuses postgan-
glionnaires non-myélénisées (gauche, ------) partant des neuro-
nes présents dans les ganglions nerveux, innervent la plupart
des organes (gauche).
Le neurotransmetteur libéré par les terminaisons des nerfs sym-
pathiques est la norépinéphrine (noradrénaline; supérieur
gauche). L'inactivation de ce neurotransmetteur se fait principa-
lement par recapture dans les terminaisons nerveuses. Certaines
fibres sympathiques préganglionnaires arrivent directement
dans la glande surrénale (L.) qui peut libérer l'épinéphrine
(adrénaline) dans la circulation. La norépinéphrine et l'épiné-
phrine exercent alors leurs effets sur les organes effecteurs en
agissant sur les récepteurs adrénergiques <1, b ou Pz (extrê-
me gauche).
Dans le système parasympathique, les fibres pré-ganglionnaires
(droite, -) quittent le système nerveux central par les nerfs
craniens (en particulier III, VII, IX et X) et par la racine nerveuse
de la troisième ou quatrième vertèbre sacrée. Ces fibres prégan-
glionnaires sont plus longues que les fibres pré-ganglionnaires
du système sympathique (.) et innervent souvent directement
le tissus lui-même (droite).
Les terminaisons nerveuses des fibres parasympathiques post-
ganglionnaires (droite, ------) libèrent l'acétylcholine (supé-
rieur droit). Celle-ci exerce son activité sur les organes effec-
teurs (droite) en activant les récepteurs muscariniques.
L'acétylcholine libérée au niveau des synapses est inactivée par
facétylcholinestérase.
Toutes les fibres préganglionnaires (sympathique et parasympa-
thique, -) sont myélinisées et libèrent l'acétylcholine à partir
des terminaisons nerveuses; l'acétylcholine dépolarise les neu-
rones ganglionnaires en activant les récepteurs nicotiniques.
Une faible proportion des nerfs autonomes ne libèrent ni l'acé-
tylcholine ni la norépinéphrine. Par exemple, les nerfs caver-
neux libèrent le monoxyde d'azote (NO) dans le pénis. Cela
entraîne une relaxation du muscle lisse dans le corps caverneux
(via le guanosine-3,5 monophospate, cyclique (GMP e , Cha-
pitre 16) ce qui permet un élargissement des espaces lacunaires
et une érection. Le sildénafil, utilisé dans les dysfonctionne-
ments sexuels chez l'homme, inhibe la phosphodiestérase de
type 5. En augmentant la concentration du GMPe, il facilite
l'érection.
L'épinéphrine (adrénaline) mime la plupart des effets sympa-
thiques, c'est un agent sympathomimétique (Chapitre 9). En
1904, Elliot suggère que l'épinéphrine soit le neurotransmetteur
du système sympathique, mais Dale en 1910, montre que la
noradrénaline mime encore davantage la stimulation nerveuse
sympathique.
Effet de la stimulation du système sympathique. Ces
effets peuvent être facilement mémorisés en se référant aux
modifications de l'organisme qui sont nécessaires aux « réac-
tions de peur et de fuite ». Parmi les effets cités ci-dessous,
notez lesquels sont excitants ou inhibiteurs.
1. Dilatation de la pupille (plus de lumière atteint la rétine).
2. Dilatation bronchique (facilite une augmentation de la ven-
tilation) .
3. Augmentation de la vitesse et de l'activité cardiaque: la
pression sanguine augmente (plus de sang pour une
meilleure activité des muscles squelettiques-courir !).
4. Vasoconstriction de la peau et des viscères et vasodilatation
dans le muscle squelettique (redistribution adéquate du
sang dans les muscles).
5. Stimulation de la glycogénolyse et augmentation du taux
sanguin de glucose pour produire un excès d'énergie. Relâ-
chement du tractus gastro-intestinal et de la vessie.
Les récepteurs adrénergiques se composent de deux types
principaux: les récepteurs a et Il Les récepteurs a contrôlent
les effets excitants des amines sympathomimétiques, alors que
les effets inhibiteurs sont généralement contrôlés par les
récepteurs 13 (à l'exception des muscles lisses de l'intestin qui
sont inhibés par les stimulations a et le coeur qui est stimulé par
les effets 13).
Les réponses contrôlées par les récepteurs a et 13 peuvent être
distinguées par: (i) le fait que la phentolamine et le propranolol
bloquent respectivement les récepteurs a et le 13 de manière
sélective; et (ii) en fonction de l'activité respective sur les dif-
férents tissus de la norépinéphrine (NE), l'épinéphrine (E) et
l'isoprénaline (1). L'ordre d'activité est NE>E>I lorsque on exa-
mine les réponses à une excitation a et l'inverse lorsqu'il s'agit
d'une inhibition 13 (I»E>NE).
Les récepteurs j3-adrénergiques ne sont pas homogènes.
Par exemple ; la norépinéphrine est un stimulant efficace des
récepteurs 13 du coeur mais exerce peu ou pas d'activité sur les
récepteurs 13 impliqués dans la vasodilatation. En fonction de
leur sensibilité aux médicaments, les récepteurs 13 peuvent être
groupés en deux types: 131 (coeur, muscle intestinal lisse) et I3z
(bronches, système vasculaire et muscle utérin lisse).
Les récepteurs a-adrénergiques sont divisés de façon origi-
nelle en deux classes en fonction de leur localisation postsynap-
tique (al) ou présynaptique (az). La stimulation des récepteurs
présynaptiques az par libération d'épinéphrine au niveau synap-
tique réduit la libération du neurotransmetteur (rétro-action
négative). Quoique moins nombreux que les récepteurs al' des
récepteurs a z postsynaptiques sont néanmoins présents dans
différents tissus comme le cerveau, les muscles vasculaires
lisses.
Acétylcholine Les structures suivantes peuvent libérer
l'acétylcholine:
1. Tous les nerfs autonomes pré-ganglionnaires (les nerfs sym-
pathiques et parasympathiques).
2. Tous les nerfs parasympathiques post-ganglionnaires
3. Certains nerfs sympathiques post-ganglionnaires (glandes
sudoripares thermorégulatrices et fibres vasodilatatrices des
muscles squelettiques).
4. Les nerfs de la glande médullo-surrénale
5. Les nerfs moteurs somatiques au niveau du muscle squelet-
tique de la plaque motrice (Chapitre 6).
6. Certains neurones du système nerveux central (Chapitre 22).
Les récepteurs pour l'acétylcholine (récepteurs choliner-
giques) sont classés en deux sous-types, le sous-type muscari-
nique et le sous-type nicotinique (déterminés en mesurant
respectivement la sensibilité des différents tissus aux médica-
ments de type muscarine et nicotine).
Les récepteurs muscariniques_ [Jacétylcholine libérée au
niveau des terminaisons nerveuses des fibres parasympathiques
post-ganglionnaires agit sur les récepteurs muscariniques et ses
effets peuvent être sélectivement bloqués par l'atropine. Cinq
sous-types de récepteurs muscariniques existent, mais seuls
trois ont été bien caractérisés: Ml' M z et M3' Les récepteurs Ml
sont présents dans le cerveau et dans les cellules pariétales gas-
triques, les récepteurs M z sont présents dans le coeur et les
récepteurs M3 dans le muscle lisse et les glandes. À l'exception
de la pirenzépine qui bloque sélectivement les récepteurs Ml
(Chapitre 12), les agonistes et antagonistes muscariniques habi-
tuellement utilisés en clinique ne montrent que peu ou pas de
sélectivité pour les différents sous-types de récepteurs muscari-
niques.
Les récepteurs nicotiniques sont présents dans les ganglions
nerveux autonomes et dans la glande médullaire où les effets de
l'acétylcholine (ou de la nicotine) peuvent être sélectivement
bloqués par l'hexaméthonium. Les récepteurs nicotiniques du
muscle squelettique au niveau de la jonction neuro-musculaire
ne sont pas bloqués par l'hexaméthonium mais par la tubocura-
rine. Les récepteurs présents dans les ganglions nerveux et au
niveau des jonctions neuro-musculaires sont donc différents
même si les deux sous-types sont stimulés par la nicotine et
appelés pour cette raison récepteurs nicotiniques.
Effets de l'acétylcholine
Les effets muscariniques sont principalement des effets para-
sympathomimétiques (excepté la transpiration et la vasodilata-
tion) et s'opposent généralement aux effets causés par une
stimulation sympathique. Les effets muscariniques incluent:
contraction des pupilles, accommodation de la vision de près
(Chapitre 10), salivation aqueuse abondante, constriction bron-
chiolaire, bronchosécrétion, hypotension (due à une bradycar-
die et une vasodilatation), augmentation de la motilité et des
sécrétions gastro-intestinales, contraction de la vessie et trans-
piration.
Les effets nicotiniques incluent une stimulation de tous les
ganglions nerveux autonomes. Par contre, l'action de l'acétyl-
choline sur les ganglions nerveux est relativement faible compa-
rée à son effet sur les récepteurs muscariniques. Un effet
parasympathique est donc prédominant.
Les actions nicotiniques de l'acétylcholine sur le système sym-
pathique peuvent être démontrées par exemple au niveau de la
pression sanguine en bloquant l'action muscarinique par l'atro-
pine. Des doses élevées d'acétylcholine administrées par voie
intraveineuse peuvent conduire à Wle élévation de la pression
sanguine. Ceci peut s'expliquer par le fait qu'Wle stimulation
des ganglions nerveux sympathiques et de la glande médullo-
surrénale entraîne une vasoconstriction et une tachycardie.

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